16 avril 2008

La maison à 15€ par jour - Beaucoup de bruit pour rien

Consommation Logement et Cadre de Vie Communiqué de presse : CLCV
Après l’échec de la maison à 100 000 €, voici venu le temps de la maison à 15€ par jour

La maison à 15€ par jour, au-delà de la formule médiatique particulièrement attractive, ne représente pas moins de 450€ de dépenses mensuelles (hors aides au logement). Pour des ménages disposant de revenus nets mensuels compris entre 1 500€ et 2 000€ cela fera un taux d’effort proche de 25%. Le mécanisme prévoit une durée de remboursement des prêts de 18 à 25 ans, à laquelle il faut rajouter de 10 à 15 ans pour le foncier. Cela nous amènera à des durées d’emprunt de 30 à 40 ans, ainsi un jeune couple de 35 ans finira son remboursement entre 65 ans et 75 ans.

Une telle durée ne va pas sans poser certaines questions, notamment celle de la sécurité pour les accédants. Si un système de sécurisation est effectivement mis en place, celui-ci demeure trop timide. En effet, les conditions de relogement des accédants en cas d'incapacité de payer leurs mensualités ne sont guère précises. Dans quel délai aura lieu ce relogement? Aux frais de qui ? Dans quel périmètre géographique ?
Sur tous ces points, nous souhaiterions connaître avec précisions les conditions de relogement prévues pour tous ces aléas de la vie.

Concernant l’emprunt, nous nous interrogeons également : quelles seront les conditions d’un remboursement anticipé ? L’emprunteur connaîtra-t-il, dès le premier emprunt, les conditions exactes de celui à venir pour le foncier ?

Durant la durée de l’emprunt, le bâti nécessitera des travaux d’entretien et de conservation, dont les coûts pourront être élevés. Par ailleurs, le fait de devenir propriétaire entraîne l'apparition de charges supplémentaires : fiscales (taxe foncière…) et matérielles (travaux d'entretien, grosses réparations…). Ces dépenses seront-elles anticipées par l’emprunteur ?

Si favoriser l’accession peut être une bonne chose, elle doit se faire dans de bonnes conditions économiques. On peut enfin s’interroger sur la cohérence de cette mesure avec les annonces des pouvoirs publics visant à une meilleure maîtrise du foncier, cette mesure n’encouragera-t-elle pas l’étalement urbain, que l’on veut par ailleurs contenir ?

Pour toutes ces raisons, la CLCV appelle à une clarification de la mesure et souligne que les vrais enjeux de la politique du logement sont ailleurs.
- Mise en place d’un observatoire unique et indépendant d’évaluation des besoins
- Respect de la loi SRU (20% de logements sociaux)
- Obligation d’une quotité de logements sociaux pour tout programme neuf
- Rattrapage des aides personnelles au logement
- Développement de l’offre de logements conventionnés

Contact TS : 01 56 54 32 81 / 06 82 18 86 64


Immobilier Haute Marne


Aucun commentaire: