Les derniers chiffres du BODACC (Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales) révèlent un secteur du commerce à la peine. A contre-courant, CAPIFRANCE enregistre des résultats en progression. Explications avec David Messica, Directeur de la filière Commerce et Entreprise du réseau CAPIFRANCE.
Les chiffres du BODACC, établis du 1er janvier au 31 décembres 2015, viennent d'être publiés. De quoi s'agit-il exactement et quels sont les résultats mis en exergue cette année ?
Le BODACC est le baromètre des ventes et cessions de fonds de commerce. Il s'agit d'une analyse annuelle reconnue par les acteurs du secteur. Or, celle-ci vient souligner une baisse de 9 % en volume et de 5 % en prix sur le dernier trimestre 2015 et révèle des résultats sur l'année plutôt mauvais. C'est le cas notamment nombre de transmissions : en 2015 un peu moins de 40 000 activités ont changé de mains, soit- 9,1 % sur un an et - 10 % à la par rapport à la moyenne de ces cinq dernières années. Le montant moyen de transactions (179 874 €) est également très bas ; c'est la première fois depuis plus de 5 ans, que les chiffres passent en dessous des 180 000 €. Enfin, le nombre de rachats de fonds de commerce est également en baisse : 39 835 contre 43 7 99 l'an dernier et plus de 48 000 en 2002.
Quelle est votre explication de ce phénomène ?
Ces résultats peuvent trouver un effet de causalité dans la progression rapide du e-commerce. Les premiers commerces à en pâtir sont d'ailleurs les commerces de proximité, de plus en plus désertés par les consommateurs. Aujourd'hui une majorité des achats se fait en ligne : habillement, décoration, loisirs créatifs voire même les achats alimentaires. Bien que de nombreux commerces cherchent à innover ou à se réinventer, il y a par ailleurs une tendance de fond qui prend de l'ampleur sur notre activité : depuis quelques années, le métier de commerçant intéresse moins. Chez CAPIFRANCE nous le vérifions également en termes de recrutement : les commerçants de plus de 50 ans, préfèrent se tourner vers une structure avec moins de charges ou se reconvertir plutôt que de reprendre un nouveau fonds de commerce.
Peut-on également penser que ce sont là les répercussions directes des attentats de janvier et de novembre ?
Aujourd'hui, les seuls commerces qui sont encore incontournables, de par leur rôle social (lieu de rencontre et d'échange) sont les brasseries /cafés / bars. Or, ces commerces sont quasiment les seuls à ne pas pouvoir être déclinés sur la toile. Mais malheureusement les événements qui se sont déroulés à Paris le 13 novembre dernier, ont particulièrement ciblés ces endroits fréquentés, et de nombreux établissements, cafés/bars y compris restaurants du 11ème arrondissement sont désormais à vendre. Et même si la probabilité que cela se reproduise au même endroit est faible, l'émotionnel a été touché. Ce climat de tension a également une incidence sur le tourisme parisien et de manière induite sur l'hôtellerie.
Quels sont justement les résultats concernant l'hôtellerie ?
Les réservations ont surtout été ralenties dans la capitale à la fin de l'année. Au global sur l'année 2015, la fréquentation des touristes étrangers en France a augmenté de 0,9 % pour atteindre 84,5 millions. Finalement, la seule tendance qui pourrait vraiment déstabiliser le marché reste le phénomène de location de particulier. Location saisonnière, Chambres d'hôtes, phénomène airbnb... beaucoup s'essayent à tirer profit d'un marché assez disparate. D'ailleurs, ce secteur pourtant à la peine (836 transactions dans le secteur de l'hébergement pour l'année 2015), intéresse de plus en plus les fonds d'investissement qui achètent de l'hôtellerie très haut de gamme. Il faut en effet savoir que c'est un placement fiscal recherché.
Malgré ce contexte, la filière commerce de CAPIFRANCE est en plein développement. Comment expliquez-vous ce décalage ?
Nous enregistrons encore cette année une belle performance : + 5 % de chiffre d'affaire acté, + 8 % en nombre de compromis signés et + 20 % en termes de recrutement. Ces résultats s'expliquent en grande partie par notre stratégie de diversification : la cession de fonds de commerce et les transactions de murs commerciaux.
Dans les facteurs clés de succès de l'activité commerce et entreprise, il faut reconnaître que le modèle CAPIFRANCE basé sur un statut d'agent indépendant correspond parfaitement au secteur de l'immobilier commercial. Il s'adresse d'ailleurs particulièrement aux commerçants ou aux chefs d'entreprise en reconversion. A cela s'ajoute l'alliance entre proximité de notre force de vente et le poids de notre actionnaire Artémis qui est un argument majeur pour tisser des liens d'affaires avec des grand enseignes nationales. D'autre part, sur le marché de l'investissement en immobilier d'entreprise, qui à l'inverse du marché du fonds de commerce est marqué par des montants moyens de transactions en forte hausse (plus de 90 % par des transactions de plus de 15 M€), notre groupe Digit RE (et à travers lui, le réseau CAPIFRANCE) est en mesure aujourd'hui de leur donner le change notamment grâce à la création d'un département Grands Comptes... Affaires à suivre...
David Messica vient d'être nommé Directeur de la filière Commerce et Entreprise du pôle immobilier Digit Re Group. Il est désormais en charge d'accompagner et de structurer le développement de cette activité pour toutes les marques du groupe et notamment pour CAPIFRANCE.
« Le réseau CAPIFRANCE est le troisième acteur national sur le marché du fonds de commerce avec près de 5 000 offres ».
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