"la demande s’est fortement ralentie fin 2017, et les risques de ralentissement du marché immobilier en 2018 sont importants", souligne Philippe Taboret, Directeur Général Adjoint de Cafpi.
La météo des taux de Cafpi donne un aperçu des nouveaux barèmes des banques reçus en février. Ces taux sont ceux qui seront proposés par Cafpi à sa clientèle en ce début de mois.
Alors qu’en janvier, les taux effectivement accordés aux emprunteurs s’établissent en moyenne à 0,86% sur 10 ans, 1,15% sur 15 ans, 1,35% sur 20 ans et 1,66% sur 25 ans, Cafpi propose en ce mois de février des taux encore très attractifs avec 0,75% sur 10 ans, 1,10% sur 15 ans, 1,25% sur 20 ans et 1,45% sur 25 ans. « Mais la demande s’est fortement ralentie fin 2017, et les risques de ralentissement du marché immobilier en 2018 sont importants », souligne Philippe Taboret, Directeur Général Adjoint de Cafpi.
2017 en fanfare, 2018 en sourdine
L’année dernière aura été une année faste pour les courtiers en crédits immobiliers, Cafpi, le 1er d’entre eux, a ainsi réalisé plus de 10 milliards d’euros de crédits signés. « Les taux restés bas durant l’année, les prix en hausse, mais encore accessibles, conjugués à un retour de confiance en l’avenir ont permis ses résultats records », indique Philippe Taboret.
Retour de la demande
Mais la demande s’est tarie en fin d’année. « Depuis janvier, les emprunteurs semblent être de retour, le volume de dossiers traités est en progression par rapport à novembre et décembre 2017, ajoute-t-il. Mais la situation actuelle est assez paradoxale ». En effet, malgré les réformes et la perte partielle des aides au logement, qui ont désolvabilisé une partie des primo-accédants, le marché reste actif.
Vers une baisse d’activité ?
Ce recul de la demande chez les primo-accédants a été anticipé dès les premières annonces du gouvernement faites. « Mais nous ne sommes qu’en février, que nous réserve l’avenir ? Cela reste encore flou », explique Philippe Taboret. Dans les faits, le marché se maintient, mais reste moins productif, l’activité risque de s’en ressentir assez rapidement. « C’est la production de logements en France qui est en jeu », s’inquiète-t-il.
L’urgence d’un changement de cap
Face à ce risque annoncé, les courtiers ont fait part de leurs inquiétudes au gouvernement. « Notre constat est simple, 85% des Français ont recours à un emprunt immobilier pour devenir propriétaires et 55% d’entre eux sont des primo-accédants », continue Philippe Taboret. Pour que le marché immobilier reste dynamique, cette clientèle est indispensable.
Pour le retour des aides… quelques mesures semblent aujourd’hui nécessaires pour éviter un coup de frein trop brusque du marché : rétablir le dispositif APL Accession ; étendre le dispositif PTZ dans l’ancien aux zones tendues ; réduire les droits de mutation à titre onéreux ; libérer du foncier et simplifier les normes ; favoriser la mobilité en zones péri-urbaines ou tendues.
« Ces mesures seraient peu coûteuses, par rapport à l’apport de l’immobilier à l’économie française. Alors que la croissance et l’inflation semblent être de retour, que le pays va mieux, il est urgent de tout faire pour éviter que cette embellie ne soit que de (très) courte durée », conclut Philippe Taboret.
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