La croissance, c’est bon pour le commerce. En 2015, elle a été meilleure que prévue (+ 1,1% contre + 0,9% attendu) et, surtout, meilleure qu’en 2014 (+ 0,2%). Sans faire de l’année un grand cru, elle a – un peu – réveillé la consommation. L’année 2015 a aussi été témoin de l’arrivée de nombreuses enseignes jusqu’alors inédites à Paris (Rimowa, Zolotas, Cook & Book, etc.). L’attractivité touristique de la capitale ajoutée à la perspective d’ouverture le dimanche ont attisé la compétition entre enseignes pour les emplacements numéro 1 de Paris. L’activité transactionnelle s’est donc concentrée sur les meilleures rues, tirant à la hausse de près de 10% en un an le loyer moyen pour l’ensemble de Paris.
Reprise de la consommation. Dans l’évolution du PIB français, la consommation des ménages a joué un rôle moteur en 2015. Rien de spectaculaire : la France reste enserrée dans la bande des 40 à 42 milliards d’euros de dépenses mensuelles, dont elle n’est pas sortie depuis 2007. Mais le pays revient dans le haut de cette fourchette, qui n’avait été atteint qu’une fois, en 2011. Les dramatiques attentats de novembre ont, certes, donné un coup de frein momentané à la consommation. Mais la dimension du drame humain retient de s’attarder sur l’impact économique, même s’il a été réel.
Ouverture le dimanche. Tous les grands axes commerciaux de la capitale, ou presque, ont été intégrés aux nouvelles Zones Touristiques Internationales (ZTI), qui autorisent l’ouverture des commerces le dimanche et en soirée, jusqu’à minuit : cela accroît encore l’appétit des enseignes pour les emplacements numéro 1. En parallèle, les emplacements numéro 2 souffrent d’un manque d’intérêt des enseignes et d’une baisse de l’activité transactionnelle, se traduisant par des valeurs en berne.
10% de hausse des loyers. La hausse des loyers, qui ne concernait auparavant que les plus belles boutiques, se généralise à la plupart des surfaces disponibles sur les emplacements numéro 1. Ailleurs, il en va tout autrement. Néanmoins, la tension haussière sur les rues les plus recherchées (et le faible nombre de prise à bail sur les artères de seconde catégorie) s’est traduite par une hausse de +10% en 2015 du loyer moyen parisien, lequel dépasse désormais les 1 390 € par m² de surface pondérée.
Perspectives 2016. Le mouvement a-t-il des chances d’être durable et de se poursuivre en 2016 ? Il y a des raisons de le croire. Les perspectives 2016 sont favorables en termes de consommation des ménages. Pour la première fois depuis 2007, l’indicateur synthétique de confiance des ménages se rapproche du niveau moyen observé depuis que cet indicateur existe (1972). Or, la confiance est essentielle dans l’acte de consommation.
Même s’il reste encore une grande inconnue sur le front de l’emploi, les prochains mois devraient être favorables au chiffre d’affaires des commerces. Mais ce sont les meilleurs emplacements qui en profiteront le plus. Bref, l’année 2016 devrait être dans la continuité de la précédente, avec de nouvelles pressions à la hausse sur les axes les plus courus et un gap grandissant entre ces emplacements prime et les autres.
Valeurs locatives prime à Paris en 2015 (En €/m²/an hors taxes, hors charges)
- Avenue des Champs-Élysées (8e) : 22 000
- Rue du Faubourg Saint-Honoré (8e) : 18 000
- Avenue Montaigne (8e) : 15 000
- Rue Saint-Honoré (1er) : 12 500
- Boulevard Haussmann (8e et 9e) : 9 000
- Sèvres / Saint-Germain-des-Prés (6e et 7e) : 7 500
- Marais (4e) : 6 500
- Capucines / Madeleine (1er, 2e, 8e et 9e) : 5 000
- Avenue Victor Hugo (16e) : 2 300
- Rue Étienne Marcel (1er et 2e) : 1 500
- Avenue de France (13e) : 800
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