L'Institut d'aménagement et d'urbanisme d'Île-de-France publie aujourd'hui une étude qui met en perspective sur 40 ans les évolutions d'accès au logement des jeunes ménages franciliens.
Les 18-29 ans en Île-de-France représentent 16 % de la population et 10 % des ménages (« ménage » entendu au sens de « logement »). De quelle offre disposent-ils dans le parc ordinaire au regard de leurs besoins ? Est-il plus difficile aujourd'hui pour eux de se loger en Île-de-France qu'il y a quarante ans ? Telles sont les questions auxquelles cette étude répond.
Emploi et logement, deux variables indissociables
La situation défavorable des jeunes sur le marché du logement résulte de leurs faibles revenus et de leur insertion professionnelle qui ne fait que démarrer. Cette situation apparaît particulièrement exacerbée dans la région capitale : si elle reste attractive pour les jeunes (offre d'enseignement supérieur importante, emplois nombreux), ces derniers rencontrent plus de difficultés pour accéder à un logement.
En 2013, des ménages majoritairement seuls et à faibles ressources
Entre 1973 et 2013, les jeunes ont connu deux évolutions marquantes : les personnes seules sont devenues majoritaires (50 % en 2013 contre 22 % en 1973) et leur niveau de vie a diminué en conséquence par rapport au reste des Franciliens (revenus inférieurs de 40 % au revenu moyen régional en 2013 ; en 1973 cet écart n'est que de 10 %). Les évolutions du parc de logements sur la même période, augmentation du nombre de propriétaires et développement du parc social, ne les ont pas concernés.
Des jeunes toujours largement logés dans le parc locatif le plus cher
Facteur aggravant pour cette jeune génération, la très forte hausse du coût des logements sur la période. Entre 1973 et 2013, les jeunes ménages, comme l'ensemble des accédants, ont vu en effet les prix des logements augmenter deux fois plus vite que leurs ressources.
Les jeunes se logent donc toujours massivement dans le parc locatif libre et meublé (51 % en 1973 / 59,5 % en 2013) où les loyers sont particulièrement élevés. Le logement absorbe ainsi dans ce secteur 26,2 % de leurs revenus en 2013 (hors charges mais aides au logement comprises), soit deux fois plus qu'en 1973 (13,1 %) ou plus que celui du parc social de 2013 (12,5 %).
L'ensemble de ces statistiques met ainsi en évidence un manque d'offre de petits logements abordables pour les ménages modestes que sont les jeunes et notamment dans le parc social.
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