La reprise n’est pas pour tout le monde
La reprise des ventes dans le neuf, le redémarrage des chantiers, la vigueur retrouvée du marché de la revente, largement portée par l’aubaine des taux bas : tout cela est indéniable. Mais ce n’est pas faire l’oiseau de mauvais augure que de constater que tout ne va pas bien. Les difficultés structurelles du pays persistent. Par la diversité de leurs implantations sur tout le territoire, les agents de la FNAIM sont bien placés pour le constater : il existe désormais une France à plusieurs vitesses. Dans un périmètre d’une centaine de kilomètres, la moyenne des prix fait apparaître des disparités qui relativisent l’optimisme de certains.
De nombreux contre exemples
Ainsi, alors qu’à Lyon, les prix augmentent de 2,1 %, dans la ville voisine de Saint Etienne, ils reculent, sur la même période, de 1,5 %. De même, dans le département tout proche de l’Isère, les agents ne se plaignent pas spécialement de l’activité. Ils sont cependant bien obligés de constater que les acheteurs sont moins riches que les vendeurs. Du coup, les prix baissent dans l’ancien.
Dès lors, comment s’étonner, au niveau national, que le constat de reprise, étayé par une hausse des prix de 0,5 % ne soit pas du tout ressenti de cette manière à Poitiers, où ils chutent de 6,5 %, ou à Amiens (-3,9 %) ?
Des vents néanmoins porteurs pour le neuf
Il n’en demeure pas moins qu’entre novembre 2015 et octobre de cette année, 432 300 permis de construire ont été accordés. C’est 14,3 % de plus qu’un an plus tôt sur la même période. Le nombre de mises en chantier s’est, lui, élevé à 367 800, soit 8,1 % de progression sur un an.
Du côté de la promotion immobilière, le redémarrage observé fin 2014 s’est poursuivi, avec une progression de 17,4 % des mises en vente (avec un volume de 116 915 logements) et de 17,5 % des réservations à la vente (représentant 118 424 appartements et maisons).
L’aubaine des taux bas
Quand on pense qu’en 2008, la moyenne nationale des taux fixes était encore de 5,19 % ! Elle s’est établie à 1,67 % en 2016 et elle a même perdu 66 points de base en cours d’année. Cette conjoncture exceptionnelle a été souvent un facteur déclenchant, surtout quand parallèlement, les prix du mètre carré ne bougeaient pas, voire baissaient. Mais cette appétence pour l’immobilier ne traduit pas du tout la confiance des ménages envers leur avenir professionnel. Ils ne sont pas rassurés par la santé de l’économie en général. Ce sera d’ailleurs l’un des principaux enjeux du nouvel hôte de l’Elysée que de redonner aux Français des motifs d’espérance.
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