En ce mois de décembre, les meilleurs taux proposés par Cafpi se montent à 0,65% sur 10 ans, 0,80% sur 15 ans, 1,00% sur 20 ans et 1,25% sur 25 ans. Si ces taux diffèrent peu de ceux proposés le mois dernier, « l’inflexion de la courbe est réelle. Pour la première fois depuis plusieurs mois, les barèmes des taux des banques de décembre ne sont pas plus bas que ceux du mois dernier », précise Philippe Taboret, Directeur Général Adjoint de CAFPI.
La tendance s’inverse
Dans une étude menée par Cafpi auprès de ces principaux partenaires bancaires, représentant plus de 80% de sa production de crédits, le constat est sans appel. Si près d’un tiers des banques maintiennent des taux stables sur l’ensemble des durées, plus de la moitié d’entre elles ont augmenté leurs taux entre +0,05% et +0,15% sur 10, 15 et 20 ans (elles sont 41% à avoir pratiqué une hausse sur 25 ans). Certaines sont allées encore plus loin, avec des hausses entre +0,15% et +0,25%. Une banque affiche même des hausses sur l’ensemble des durées comprises entre +0,25% et +0,35%.
La fin d’un cycle
A partir de 2015, les taux bas des crédits immobiliers ont permis à de nombreux ménages de lancer et réaliser leur projet immobilier pour toutes les catégories d’emprunteurs, principalement les primo-accédants qui sont de retour. L’année 2016 va permettre aux banques d’établir un nouveau record de volumes crédits. Cependant, la concurrence constante entre elles a eu pour effet, de réduire considérablement les marges des banques.
Un besoin d’ajustement pour les banques. Cette baisse des marges était jusqu’à présent compensé par l’augmentation du volume de crédits alloués et la baisse du coût du risque (le fait pour une banque de ne pas être remboursée. « Mais elle conduisait à une impasse, contraignant les banques, par ailleurs soumises à une réglementation de plus en plus stricte, à envisager de réduire leur offre de crédit, au détriment des emprunteurs les moins aisés », souligne Philippe Taboret. La seule solution pour éviter une situation intenable sur le long terme est donc d’augmenter les taux, les banques pourront continuer à financer les projets immobiliers des particuliers.
Un pouvoir d’achat préservé ?
Les taux de crédit immobilier très bas peuvent également entrainer une montée des prix, « comme c’est déjà le cas en zone tendue telle que Paris », indique Philippe Taboret. « La demande est forte, alors que l’offre, elle, ne change pas, entrainant mécaniquement une hausse ». Des taux plus élevés devraient éviter aux prix d’augmenter de façon significative, maintenant ainsi la solvabilité des ménages.
Face à la remontée des taux, le marché ne pourra que s’adapter. « Je reste convaincu que, si les taux montent, les prix rebaisseront », analyse Philippe Taboret. En effet, avec des capacités d’emprunt moindres des acquéreurs, les vendeurs devront revoir leur prix à la baisse s’ils veulent se séparer de leur bien.
A quoi s’attendre pour 2017 ?
Dans ce contexte, la remontée des taux ne devrait pas dépasser les +0,5% jusqu’au 1er trimestre de l’année prochaine. Aujourd’hui, les indicateurs de croissance s’améliorent des deux côtés de l’Atlantique et l’inflation est enfin là. Mais ces indices restent faibles, obligeant les banques centrales à un interventionnisme fort.
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