01 décembre 2008

Interview de Jean-François Humbert Président de la Chambre des Notaires d’Île de France

Site-Leader-Immobilier Ce mois-ci Site Leader Immobilier a souhaité poser quelques questions à Jean-François Humbert Président de la Chambre des Notaires d’Île de France.

Que ce soit sous forme de tutoriel, de calcul de frais ou de dossiers, le site paris.notaires.fr multiplie les supports de communication, est-ce constitutif à un renouveau en termes d’image ?
Il s’agit plus d’une poursuite de la communication antérieure que d’une refonte réelle. Par ailleurs nous avons effectué récemment un sondage BVA auprès de nos clients. Il en ressort deux éléments importants, en premier lieu nos concitoyens attentent de nous davantage de réactivité et ensuite ils souhaitent être mieux informés sur ce qui entoure nos activités.

En quelques mots pouvez-vous nous expliquer l’évolution du rôle des notaires auprès des particuliers ?
En ce qui concerne la perturbation économique actuelle l’évolution s’axe autour de deux pôles majeurs : conseiller et prévenir. Conseiller permet avant tout d’éclairer le cadre et donc de rendre une transaction lisible et possible. Prévenir, c’est en assurer la pérennité en évitant tous risques contentieux ou judiciaires.

Le 6 décembre 2008 la 29ème Rencontre Notariale de Maillot aura pour thème la vie à deux, à quoi est dû ce choix ; entre mariage, divorce et pacs allons-nous voir le couple modifier son rapport à la propriété ?
Nos modifications de comportements ont évidemment des incidences, il s’agit de faire face à une nouvelle façon de vivre. Le taux de séparation est élevé, 1 couple sur 2 divorce. Lorsque les parents se séparent un double besoin de logement se crée. La famille va devoir vivre dans deux grands logements capables l’un comme l’autre de recevoir tous les enfants. Ce qui contribue par ailleurs à accroitre le manque de logement.
Le nombre de transaction en 2008 pourraient s'élever à 650 000 contre 870 000 en 2007 soit une baisse de 25%, les notaires ressentent-ils déjà les effets d’une telle baisse d’activité ?
Les Chiffres d’Affaires des officines notariales ont commencé à baisser au début du printemps 2008, à présent cela équivaut à une perte de 10% de leur CA par rapport à 2007. Tout n’est pas imputable au marché immobilier puisque les notaires ont plusieurs activités, même si certaines ont des interactions.

Quelle vision du marché immobilier avez-vous pour les années à venir ?
La seule certitude c’est l’incertitude. Au vu de l’allongement du temps de vente et de négociation on peut conclure à deux scénarios. L’un optimiste avec une stabilité des prix pour 2009 / 2010, et l’autre pessimiste augurant une chute de l’ordre de 25 à 30%. Je penche davantage pour une baisse du CA de 10% en 2009 en plus de celle de 2008. Plusieurs éléments m’amènent à cette analyse. Tout d’abord les ménages anticipent la baisse, ensuite la demande de logements reste forte et les loyers élevés. Les premières baisses de taux d’intérêt résultant des récentes mesures des banques centrales commencent seulement à être effectives.

Afin de soutenir la croissance Madame Christine Boutin ministre du Logement et de la Ville, propose de réduire la TVA pour l’immobilier neuf de 19.6 à 5.5% sur une période de 18 à 24 mois, quels pourraient en être les effets ?
C’est très certainement la mesure la plus prometteuse pour relancer la construction. Pour le moment la plupart des programmes immobiliers ont été reportés ou annulés. Ces dernières années le prix du neuf a considérablement augmenté, favorisé entre autre par un accroissement des normes de construction. Les logements neufs sont plus chers et malgré la baisse des prix ils ne trouvent pas d’acquéreurs et sans acquéreurs pas de construction.

La baisse de la TVA donnerait une marge au pouvoir d’achat et redonnerait confiance aux acquéreurs.

En France il faut 500 000 nouveaux logements par an, en 2008 il n’y en aura eu que 350 000, en Île de France alors que le marché en réclame au moins 60 000 par an, seulement 30 000 ont été construit cette année.
En 1996 le gouvernement avait décidé de baisser les droits de mutation, pensez-vous ce genre d’action possible en 2009 ?
Oui aussi. Nous même, les notaires appelons de nos vœux cette mesure pour soutenir le marché immobilier. La période de crise extrêmement longue des années 91 à 96 n’a due sa sortie qu’à la baisse des droits de mutations. L’achat est un acte qui se fait sur l’avenir donc sur la confiance du marché en devenir. Là où les municipalités et les régions ne voient qu’un calcul arithmétique risquant de mettre à mal leurs recettes, nous avançons qu’au contraire le nombre de transactions pallierait à la rentrée fiscale.
Moins de frais mais plus de transactions, nous savons que cela fonctionne.

D’après vous dans un avenir proche, de quelle nature seront les difficultés juridiques auxquelles les notaires vont être confrontés ?
Très certainement à la complexité croissante du processus de vente immobilière. L’acte de vente il y a seulement 10 ans était beaucoup plus simple, les acquéreurs disposaient de peu d’informations et d’autant de garanties. Depuis une décennie la complexité s’est accrue, vérification des normes techniques, environnementales, écologiques, énergétiques, juridiques, disposition d’urbanisme, etc.
Mais il faut évidemment voir là un avantage pour les acquéreurs, cette complexité est l’aboutissement d’une réflexion.

Propos recueillis par :
Olivier Doudon
Relations Presse - Service presse & communication
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